Ils foisonnent au Cameroun, les festivals… Culturiche a sélectionné pour vous cinq d’entre eux qui au fil des années continuent de ravir le cœur du public, et tiennent leurs promesses. Ce sont les rendez-vous culturels incontournables du Cameroun.
Par Aïsha Nsangou
Festival Ecrans noirs
Au service du 7ème art
Fondé en 1997 par l’association Ecrans Noirs, l’association Ecrans noirs a été reconnue d’utilité publique en 2016 par LE CHEF DE L’Etat camerounais.
C’est désormais une œuvre d’utilité publique. La décision a été rendue publique en avril 2016 par le président de la République du Cameroun, Paul Biya. Rendu à sa 21ème édition en juillet dernier, cette décision du chef de l’Etat sonnait comme une récompense après autant d’années de services rendus au cinéma camerounais et…africain. Il est après le Fespaco, le rendez-vous annuel incontournable du 7ème art en Afrique.
C’est en 1997 que le festival Ecrans noirs a été créé par Bassek ba Kobhio dans le but de promouvoir et valoriser les cinémas d’Afrique et du monde noir. Les amateurs du cinéma ont l’occasion pendant toute la durée du festival d’assister aux projections cinématographiques dans un contexte où les salles de cinéma se font rare mais aussi de rencontrer des acteurs et réalisateurs vedettes du continent ; d’assister aux activités annexes développées en dehors des salles de projection (ateliers de formation, rencontres professionnelles, master class etc) qui ont lieu au village du Festival à Yaoundé.
Plus concrètement, les objectifs poursuivis par ce festival sont la promotion du cinéma africain et étranger; la détection des talents; la récompense des acteurs du monde cinématographique. Il est également question de créer un espace de rencontres et d’échanges entre le public et les professionnels
Fescarhy
Rendez-vous de la caricature en Afrique centrale
L’événement culturel n’aura pas lieu cette année mais l’organisation est déjà mobilisée pour l’édition 2018. Dommage pour un festival qui est aujourd’hui une institution. Mais patience, 2018 est déjà là.
La 17ème édition du festival international de caricature et d’humour de Yaoundé s’est déroulée en 2016 à Yaoundé, capitale politique du Cameroun. Le thème de cette autre édition était «Je dessine la paix». Formations, expositions, rencontres, animations, shows humoristiques sont entre autres activités qui meublent ce festival depuis une dizaine d’années maintenant. Autrefois appelé Festival de la caricature de Yaoundé (Fescary), cette grand-messe du 9ème art a rajouté à son arc l’humour. Les objectifs du fescarhy sont clairs. Il s’agit de permettre aux amateurs du dessin de rencontrer les grands noms de la caricature et du dessin; de mettre à la disposition des caricaturistes un espace d’expression ; de réflexion et d’échange, de détection des talents entre autres.
Organisée par l’association Irondel, ce festival accueille généralement des dessinateurs de renom venant d’Afrique, d’Europe et d’Amérique. On peut citer Jean Plantu du Journal «Le Monde», Georges Wolinsky, Tignous de Charlie Hebdo, Jean Claude Fournier l’un des pères fondateurs de Picsou, Wiaz, de «Le Nouvel observateur», Pierre Paquet, des éditions paquet de la Suisse, Paul Roux du Canada, Popoli, Retin du Cameroun et bien d’autres encore. Pour des raisons indépendantes de sa volonté, la promotrice du Fescarhy, Léontine Babeni, n’organisera pas la 18ème édition cette année mais en 2018. Elle promet d’ailleurs de nombreuses surprises aux amoureux de la caricature et de l’humour.
Fenac
A la découverte de la culture camerounaise
En hibernation pendant plusieurs années, le festival national des arts et de la culture (Fenac) organisé par le ministère des Arts et de la culture du Cameroun a renoué avec le public en 2016.
La ville de Bertoua dans la région de l’Est Cameroun accueille en 2018 la neuvième édition du Festival National des Arts et de la Culture (Fenac). En mai dernier, le ministre des Arts et de la culture, Narcisse Mouelle Kombi a effectué une visite de travail dans la capitale de la région du soleil levant à l’idée d’inspecter les sites susceptibles d’abriter les activités de ce festival. L’on devrait assister à une autre fête de la culture camerounaise.
L’année dernière, c’est le Musée national de Yaoundé qui avait été du 07 au 13 novembre le théâtre ce rendez-vous dont le thème était « Culture et émergence du Cameroun». Une édition qui s’était déroulée huit ans après la dernière dans la ville de Maroua, région de l’Extrême-nord. Le public de Yaoundé avait alors eu droit à des conférences-débats, des activités artistiques et culturelles constituées pour l’essentiel, des concerts de musique des rencontres théâtrales, des expositions et des ateliers plurisectoriels dans le domaine de la peinture, la sculpture, la céramique ainsi que la photographie d’art. Le bilan dressé quelques jours près la manifestation était positif. Plus de 10 000 visiteurs par jour, la décoration de plus de 130 artistes: comédiens, musiciens, écrivains, cinéastes, groupes culturels et institutions est le fait marquant de ce huitième Fenac.
C’est par décret présidentiel du 08 avril 1991 que le Fenac est créé. La première édition s’était déroulée à Douala en 1994. Ses objectifs sont clairs : Redynamiser l’activité culturelle afin de promouvoir l’unité et l’intégration nationale. Il s’agit d’une manifestation culturelle populaire et biennale qui consacre l’excellence dans la créativité artistique et les activités culturelles en vue d’optimiser la promotion, la diffusion et le rayonnement de la culture camerounaise. Ce festival a pour but de développer l’identité culturelle camerounaise; le maintien et la promotion du pluriculturalisme etc.
Festibikutsi
Valoriser les musiques bantoues
Les préparatifs de ce festival qui se déroule au mois de novembre à Yaoundé sont en cours.
Le festival international des musiques bantoues se tiendra du 20 au 25 novembre 2017 à Yaoundé. Au programme, ateliers, expositions, foire, formations, résidences, spectacles et conférences etc. La semaine dernière déjà, la liste des candidats retenus pour le concours «Découvertes Festibikutsi».
C’est en 1991 que cet événement culturel a été lancé. Une rencontre musicale annuelle consacrée principalement au Bikutsi et autres rythmes des régions du Centre et du Sud Cameroun. Mais depuis quelques années, le festival s’est ouvert à d’autres rythmes du pays et d’Afrique grâce au soutien du Programme ACP Cultures+, mis en œuvre par le Secrétariat des Etats ACP et financé par l’Union européenne, un partenariat solide à été signé avec le festival Africa Fête du Sénégal. Ce partenariat favorise l’échange et la circulation des artistes musiciens africains en Afrique et dans le monde. Le festival reçoit aussi le soutien de plusieurs autres associations et la participation de plusieurs pays tant en Afrique qu’à l’étranger.
Les objectifs de ce rendez-vous culturel : valoriser les rythmes traditionnels bantous; recréer un engouement auprès des publics jeunes pour les rythmes et les productions locales; créer une plateforme de rencontre, de production et d’échange entre les jeunes musiciens; proposer des idées visant à développer la gestion des projets culturels ; contribuer à l’animation de la cité ;favoriser la promotion des rythmes dansants tel que le Bikutsi ; offrir la possibilité aux jeunes de se faire connaître; se perfectionner et de tourner.
A chaque édition, les meilleurs artistes sont récompensés au terme du festival dans différentes catégories. Festi Bikutsi récompense aussi les artistes qui se sont démarqués au cours de l’année. La dernière édition du festival s’est tenue à Yaoundé en Novembre 2016.
Festival Corps é gestes
La danse contemporaine à l’honneur
La 10ème édition de ce rendez-vous de danse et de performance s’est récemment achevée à Douala au Cameroun.
La dixième édition du festival Corps é gestes s’est achevée le 21 octobre dernier à Douala. Le rendez-vous dédié à la danse contemporaine a donné une fois de plus à voir et à…danser. Une dizaine de spectacles, de conférences-débats et de formation autour du statut des danseurs, de leur spécialisation, entre autres, ont animé cette semaine d’activités.
C’est le 17 octobre dernier à l’Institut Goethe à Yaoundé que le festival s’est ouvert avec un spectacle de Lucas Essomba, «Ensemble». Depuis l’année dernière, le festival a intégré la performance. Les 10 ans de cette célébration pour la danse étaient par ailleurs l’occasion pour Annie Tchawack, danseuse-chorégraphe, directrice du festival, de faire le bilan de cette initiative dont le but est d’exalter la danse contemporaine camerounaise.
«Dix ans de Corps é gestes, c’est 10 ans de difficultés, de peines. A un moment, nous avons eu envie d’abandonner, mais nous avons tenu. Nous ne pouvions pas laisser sombrer les danseurs car si cette plateforme n’existait pas, on ne parlerait plus de danse contemporaine au Cameroun. Pourtant, cette discipline a souvent apporté la gloire au Cameroun, notamment pendant les Jeux de la Francophonie, à Nice ou à Abidjan. Il y a une culture de danse de création dans tout ce que les compétiteurs camerounais ont présenté pour remporter ces médailles», a reconnu Annie Tchawack au cours d’une interview accordée au quotidien national camerounais Cameroon tribune.