En exposition collective à Louisimone Guirandou Gallery, le designer mobilier Jean Servais Somian et le photographe Alun Be se donnent la réplique. Matière transparente est l’intitulé de leur collaboration à Abidjan. Mais l’idée a germé à Dakar.
Par Orphelie Thalmas
La transparence dans ses deux sens les plus connus s’exprime dans la pièce épurée de la galerie. Les portraits d’Alun Be vont à l’essentiel et vous happent par leur simplicité efficace. Aucune fioriture, mais de la profondeur dans le regard des sujets et de la sincérité dans les détails de l’apparence, le photographe sénégalais va droit au but. Jean Servais s’en émerveille et le relate comme envoûté. La transparence ici est l’honnêteté, la franchise, la clarté. Rien n’est dissimulé. Alun Be le dit ; il ne se contente pas de diriger son model. Il converse avec lui, lui demande de relater ses combats pour qu’habité par ceux-ci, il s’oublie.
Jean Servais Somian aborde la transparence dans la matière. Stimulé par un projet architectural d’Alun Be, il est parti de détails pour proposer des meubles avec des ouvertures, des grilles, de persiennes. Il aère ses commodes, nous permet d’y voir à travers. Les finitions sont parfaites, son bois a fière allure. Pour son plaisir – et il n’hésite pas à être transparent sur ce point – Jean Servais ajoute des pièces hors thème. Elles ne jurent pourtant pas avec l’installation. Elles l’assaisonnent. Une chaise taillée brut dans un tronc d’arbre, une bibliothèque-masque à pics d’hérisson, son incontournable banc taillé dans une pirogue… Alun Be se dit inspiré par son inspiration, cette façon qu’il a de puiser dans les choses simples du quotidien africain.
Ils se sont relatés en détails dans notre émission VICE-VERSA.