L’Ambassade d’Espagne en Côte d´Ivoire organise avec le Musée des Civilisations de Côte d´Ivoire la première exposition en Afrique de l´artiste espagnol Charris, du 5 au 25 avril au siège du Musée.
Cette exposition vient renforcer le dialogue culturel entre le deux pays en faisant cohabiter le patrimoine artistique de la Côte d´Ivoire avec les œuvres d´un artiste qui a toujours eu l´Afrique comme une de ses sources d´inspiration. Le vernissage aura lieu le jeudi 5 avril à partir de 18H30.
Qui est Ángel Mateo Charris ?
Né en 1962 en Espagne, il est l’une des références de la peinture figurative dans le paysage artistique espagnol. Son nom est associé au mouvement « néo métaphysique » qui naît dans ces années à Valence, ville où il a obtenu sa licence aux Beaux-Arts quelques années auparavant.
Ses années de formation sont marquées par plusieurs périodes à New York, où il approfondit ses connaissances sur la peinture américaine, tant sur le mouvement paysagiste du XIX siècle que sur l’art des années 30.
Son œuvre est un riche amalgame de multiples influences artistiques de différentes époques, avec de nombreuses références aux médias, au cinéma, à la publicité, à la bande dessinée, à l´illustration et à l´histoire de l’art. Ce mélange d’éléments, assemblés sous forme de collage d’images, lui sert à créer son monde parsemé d´énigmes qui attendent d’être déchiffrées par le spectateur.
Sa vision ne laisse jamais de côté le sens de l´humour et une certaine ironie.
Avec plus de 60 expositions individuelles et des centaines d´expositions collectives à travers l´Europe et l´Amérique du Nord, son œuvre figure dans de nombreux musées et collections privées (comme le Musée Reina Sofia, IVAM, ARTIUM, CAC, Centro Atlántico de Arte Moderno, Patio Herreriano, Endesa, Coca Cola, Czech Museum of Fine Arts, etc.)
A propos de l’exposition Suite africaine
Mot de Juan Manuel Bonet, Directeur de l´Institut Cervantes d´Espagne et critique d´art
L’exposition d’Abidjan, Suite africaine, est consacrée à une série de papiers de 50 x 65 dont les lectures et les pélerinages africains de Charris auxquels je viens de faire allusion constituent le point de départ. Dans ces papiers, peints en 2017 (année où parmi les toiles je soulignerai l’importance de Drapeau rouge sur le Sahel) et 2018, le peintre combine les “choses vues” (à nouveau le Niger, fleuve qui comme je viens de le souligner le fascine, comme avant lui il fascina Miquel Barceló), et les références culturelles à une sorte de “musée imaginaire” à la Malraux.
Le critique d’Art poursuit son propos :
Parfois celles-ci sont faciles à “lire” : par exemple l’image de la case tintinesque que j’ai déjà mentionnée, ou la version africaine (Mami Wata) de la célèbre Petite Sirène de Stockholm ; ou Femmes, dialogue entre une sculpture malienne qui appartint à Picasso, et une pièce de celui-ci, qui nous renvoie au temps de la naissance de la modernité. D’autres fois les références sont plus pointues, ainsi pour le portrait de Raymond Roussel, l’auteur d’un livre culte comme Impressions d’Afrique, ou pour cette autre image d’André Breton et d’une partie du groupe surréaliste par lui fondé en 1924, portant des masques qui en fait proviennent… de la collection Charris, image qui est coiffée d’un titre lui aussi nettement critique: Les imposteurs. (Au départ, d’ailleurs, le titre était encore moins gentil: Pilleurs).