Cet article comprend des audios qui vont feront vivre le concert comme si vous étiez.
La soirée Jazz était l’un des spectacles les plus attendus du Marché des Arts du Spectacle Africain (MASA). Avec des têtes d’affiche de renommée mondiale et de talent reconnu, quoi de plus normal.
Rey Lemar. Photo: Aboubacar Cissokho
En tout cas jusqu’au bout on les aura attendu ce mercredi 9 mars dans la salle Lougah François du Palais de de la Culture.
Débuté avec plus de deux heures de retard, au point même de faire perdre patience à Paco sery, le concert a eu raison de beaucoup de patiences dans la salle. Le public a même assisté à la balance. C’est dire….
Mais il a finalement eu lieu.
Ray Lema est un charmeur, Paco Sery est un original. Voilà c’est dit !
C’est Ray Lema qui débute le bal. Le musicien congolais annonce en s’excusant qu’il va « enfiler les chansons comme des brochettes de poulets » vu le retard accusé, provoque une brève hilarité, et attaque son piano. Le silence s’impose naturellement. Oubliés les couacs de l’organisation.
Les mains flottant sur son piano, il soutient le public du regard. La mélodie est douce et entraînante, envoûtante même. Il est rejoint par son chœur sous les acclamations du public qui reconnaît Freddy Massamba, nominé au Kora Awards 2012 dans la catégorie « Meilleur artiste masculin ». Avec le sourire et des pas de danses entendus, le duo de choristes enchaînent les titres avec Ray, tantôt à la guitare, tantôt au piano.
Paco Sery. Photo: Aboubacar Cissokho
La douceur de cette prestation constrate quelque peu avec l’arrivée de Paco Sery, monument de la musique en Côte d’Ivoire. Le batteur apparaît avec une désinvolture et le charisme qui va avec ! Des baskets à luminaires aux pieds, un jean et une grande chemise blanche , une casquette il fonce vers son instrument.
Ça part crescendo. Il s’échauffe et chauffe la salle. Petit à petit il affole sa batterie imposante en exécutant des figures amusantes. Il joue avec une telle facilité. On aurait dit qu’il joue à l’instinct, au feeling. Les vibrations envahissent la salle, pianiste, bassiste et saxophoniste s’installent. Here we go !
Miss Nelson sur scène. Photo: Aboubacar Cissokho
Il invite ensuite sur la scène Sophia Nelson, une amie. Elle est originaire du Ghana. Lev « Doo wap » de Sophia font dandiner, et d’ailleurs elle danse. Elle utilise sa voix comme un instrument de musique. ça part dans tous les sens et pourtant c’est si juste… Parfaite imperfection. Voix veloutée, forte et maîtrisée, la public est conquis.
L’ambiance suit son cours toute la soirée. Paco fait son show au sens littéral du mot. Il est spontanée, libéré, et le public est subjugué. En milieu de prestation il adresse des remerciements au MASA dans un langage original:
« Continuez comme ça. Faites de bonnes choses, comme ça on n’est pas emmerdés. »
Moi je dois rentrer (Un peu à contre cœur). Il est tard et on est en plein milieu de semaine. Il faut se lever tôt le matin et il est minuit passé. Mais j’ai le cœur réjoui. J’ai vécu une expérience unique.
Orphelie Thalmas, Rythmes d’Afrique, Racines
Photos: Aboubacar Demba Cissokho