Sa passion est son partage.
Essie Kelly est une poète et romancière ivoirienne. Partie de la Côte d’Ivoire pour la France, elle s’installe à Paris. Diplômée en droit mais fascinée par la culture africaine,Essie Kelly étudie les différentes sociétés Africaines. Aussi passionnée par la littérature, elle trouve le moyen de marier ces deux amours.Fin 2012, elle publie aux éditions Balafons « Odwira ou les écueils d’une vie de bonne ». Il s’agit d’un triptyque littéraire qui mêle drame et satire. Elle se fait remarquer par sa plume. Mais Essie ne s’arrête pas là. Elle veut partager sa passion. En 2013, Essie Kelly présente à Abidjan la première édition de l’événement culturel « Les Mots d’Ombre » (Les mo). Le but est de créer un espace d’échange sur la littérature et les sujets de société relativement à l’Afrique. Ces sessions de partage ont lieu dans une galerie d’art qui expose pour la circonstance des œuvres s’adaptant au thème de la rencontre.
Récemment avec d’autres auteurs, tels que Yehni Djidji ou encore Yahn Aka, tout aussi actif dans le cadre de la promotion de l’univers littéraire ivoirien, elle organisait la première activité de l’association Prométhée. C’est bien une hyperactive que voilà. Elle a bien voulu échanger avec nous non sans aborder son actualité.
Essie Kelly
-Bonjour Essie Kelly ! Essie Kelly est le nom sous lequel vous avez publié votre œuvre « Odwira ou les écueils d’une vie de bonne ». Est-ce le même à l’état civil ?
Bonjour Orphélie, pas vraiment car j’utilise usuellement un autre prénom. Mais ces noms que j’utilise en tant qu’auteurs sont aussi mes prénoms.
-Vous vivez uniquement de l’écriture ?
Non, je ne vis pas de l’écriture. L’écriture est pour moi une passion, un moyen de m’évader. C’est aussi un besoin que je satisfais dès que je peux. Je n’écris pas pour gagner ma vie, et fort heureusement d’ailleurs car en Côte d’Ivoire je ne crois pas qu’il soit possible de gagner sa vie rien qu’en se consacrant à l’écriture.
-Vous êtes organisatrice d’une rencontre littéraire « Les Mots d’Ombre » qui est traditionnellement programmée pendant les vacances à Abidjan. Quelle est la particularité de ce rdv quand on sait qu’il existe déjà d’autres rencontres de ce type autour du livre ?
Certes, il existe des rencontres autour du livre. Cependant, Les Mo’ est un rendez-vous gratuit et ouvert à tous (amateurs comme professionnels de la littérature) qui propose une autre approche de la littérature. Lors de ces rencontres dont le but est de découvrir la littérature mais aussi la culture africaine, l’interaction est mise en avant. La spécificité est que cet événement, qui se déroule autour d’un sujet prédéfini en relation avec l’actualité africaine allie plusieurs domaines : celui des arts en proposant à chaque fois une exposition d’œuvres visuelles différentes en corrélation avec le thème abordé (les rencontres ont lieu dans une galerie d’art), mais aussi celui du théâtre en adaptant de courtes scènes tirées d’ouvrages de dramaturges africains et mises en scène par des professionnels. Il est proposé lors des Mo’ de mettre tous les sens en éveil et d’échanger de façon conviviale car c’est avant tout la participation de chacun qui fait de ces rencontres un moment enrichissant et agréable.
– Vous faites partie des initiateurs de l’association « Prométhée ». Quels sont ses raisons et les objectifs ?
-Sous le nom Prométhée se trouve Yehni Djidji, Yahn Aka, Macaire Etty et moi-même. Prométhée réunie donc des auteurs confirmés mais aussi des acteurs culturels qui ont une grande expérience dans le domaine de la littérature et qui ont décidé de s’associer afin de promouvoir de façon optimale ce secteur en Côte d’Ivoire. Cette association est née de notre passion commune pour la littérature mais aussi de notre désir de nous unir afin de partager auprès du public notre passion commune. L’objectif est de faire découvrir davantage la littérature ivoirienne mais aussi de proposer des activités autour de ce domaine afin qu’il apparaisse moins rébarbatif et plus attrayant.
Sa rencontre littéraire est un ode eu livre et à l’art plastique.
-Il existe déjà l’AECI. Comment définissez-vous « Prométhée » par rapport à cette Association d’écrivains ?
Tout d’abord notre association ne s’adresse pas uniquement aux écrivains mais à un plus large public : la population ivoirienne. Nos activités s’adressent donc à tous les ivoiriens, de tous âges. Enfin, nous agissons avec pour motivation l’intérêt général et le plaisir du partage.
-Quel plus espérez-vous apporter ? Penser vous qu’il y a un manque à combler ?
Je ne crois pas qu’il y ait besoin d’attendre qu’il y ait un manque avant d’agir. En matière d’activité culturelle il n’y a jamais « trop » d’activités. Bien au contraire, il faut titiller l’esprit de la population, le tenir en alerte en lui proposant toujours de nouvelles choses à découvrir. A Abidjan force de constater que les évènements culturels autour de la littérature ne sont pas foisonnants, bien que de plus en plus de personnes agissent. Avec Prométhée, nous portons notre pierre à l’édifice avec des projets novateurs et inédits comme la sortie en bord de mer et davantage à venir au cours de l’année 2015.
-Vous avez récemment organisé une sortie balnéaire avec les écrivains. Quel bilan pour ce premier événement ? Les points positifs et les négatifs ?
En effet, nous avons organisé lors d’un week-end, une sortie-détente à Bassam. Il a été question de proposer aux amateurs de littérature de se retrouver au bord de la mer pour discuter de notre patrimoine littéraire autour d’activités ludiques mais aussi d’un bon repas. Un moyen de transport avait été prévu pour l’occasion afin de permettre à tous de pouvoir se rendre sur le lieu de rendez-vous. Les retours de cet événement sont très positifs. Il y a eu de nombreux participants et la sortie s’est déroulée encore mieux que nous l’envisagions.
Le tryptique Odwira
-Quel regard portez-vous sur l’environnement littéraire en Côte d’Ivoire ?
L’environnement littéraire en Côte d’Ivoire commence à entrer en ébullition et je suis contente car à terme Abidjan pourrai devenir une capitale renommée de la littérature comme Dakar s’est imposée comme plateforme incontournable de l’art en organisant la Biennale de l’Art Africain Contemporain de Dakar.
-Les initiateurs sont majoritairement, sinon tous jeunes. C’est une pure coïncidence ou y a t-il un message derrière ce fait ?
On pourrait affirmer que c’est une coïncidence car c’est avant tout notre passion qui nous a poussée à monter ce projet commun. Cependant, cela montre aussi que nous faisons parti d’une génération qui à prit conscience du formidable patrimoine littéraire qu’elle possède et souhaite le faire découvrir et le hisser en haut.
– Qu’est-ce que vous prévoyez pour 2015 avec cette nouvelle association ?
Un prochain projet très prochainement sur lequel nous ne tarderons pas à communiquer. Tout aussi novateur et fédérateur que le précédent, alors restez en alerte.
– Et personnellement ?
Après maintes péripéties, la sortie du tome 3 d’Odwira. Et avant la fin de l’année 2015 une surprise littéraire.
Merci Essie.