Le troisième congrès africain contre la peine de mort s’est tenu du 9 au 10 avril à Abidjan avec l’association “Ensemble contre la peine de mort”. Culturiche en était partenaire et assistait au concert de clôture mené avec éclat par Kajeem.
En Afrique encore treize (13) pays appliquent la peine de mort, et vingt-deux (22) ne l’ont aboli que de fait, ne l’ayant pas prononcé depuis une vingtaine d’années.
Pendant deux journées, des échanges et réflexions ont tourné autour de cette peine en Afrique, son origine, sa pertinence, les arguments qui militent contre elle. La première est certainement qu’elle porte atteinte à un droit fondamental de l’homme : Le droit à la vie. Aussi expose t-elle des innocents à une décision qu’on ne peut rattraper.
“Ce que nous devons rechercher, c’est la justice. Pas la vengeance.” a affirmé Kajeem le mardi 10 avril à l’Institut Français à l’occasion de son concert.
En effet le spectacle clôturait le congrès. Une salle quasi-pleine l’attendait patiemment grâce à une première partie en slam, un slam engagé pour la vie. Quatres slameurs ont donc précédé Kajeem qui a fait une entrée humble et pleine d’émotion sous les applaudissements. La suite est un beau souvenir avec lequel sont repartis les spectateurs. L’artiste Reggae émeut, amuse, sensibilise.
Il faut noter que le choix du chanteur ivoirien est particulièrement pertinent. Kajeem a toujours été engagé contre l’injustice et pour la tolérance. Il a d’ailleurs lancé depuis 2015, l’Opération Prisons Propres et Concerts(OPPC) pour une amélioration des conditions de vie des détenus. Pour lui l’Art, en marge des discours peut contribuer contre la peine de mort.
“L’art est un moyen de sensibiliser. Même s’il ne peut pas éradiquer la peine de mort, il peut provoquer le débat”
En plus du texte, la performance de Kajeem était de qualité ce soir de concert. Il a levé le public. Certains ont couru sur la scène. Les voix se sont élevées en choeur pour crier “Non à la peine de mort”. Kajeem a été rejoint par des ex-condamnés venus de divers pays? Trois ont retenu notre attention : ARTHUR JUDAH ANGEL, SUSAN KIGULA, et NDUME OLATUSHANI.
Tous les trois, dansant le visage lumineux aux côtés de l’artiste, ont connu le couloir de la mort pendant une dizaine à une vingtaine d’années. Leur image lors de ce concert suffirait à créer le déclic sur la folie de la peine de mort. Ce fut une belle célébration de la vie.