“L’Abidjanaise”, c’est le nom de la nouvelle collection de Yhebe Design, la jeune marque étendard de l’ivoirienne Rebecca Zoro. L’évidence est que cette nouvelle sortie crée la surprise, et comme le titre l’indique, il y va aussi de certaines observations ou questionnements avisées que j’ai décidé de livrer dans cet article.
Par BLÉ POCKPA
Avant de commencer…
Avé au génie créateur de Rebecca Zoro, transfuge des écuries de LaSalle Maroc, qui en quelque années a su se hisser à une place de choix sur l’échiquier de la mode ivoirienne.
Quand on se lance dans une lecture du succès de Yhebe Design auprès du public abidjanais, on pourrait relever ces trois points : la qualité- des tissus, et des coutures, l’ADN ou l’esprit de la marque ainsi que l’accessibilité des créations sur le rapport qualité-prix.
La créatrice a très vite compris qu’il fallait proposer au public quelque chose de beau, de propre et de totalement abordable. La preuve est faite avec ses capes, pièces phares de la maison et plusieurs autres issues de la collection ”l’important, c’est la rose” qui se sont vendus comme des petits pains.
L’ADN Yhebe Design
Yhebe Design, c’est cette marque là qui a su apporter une vague de fraîcheur dans le monde de la mode ivoirienne. Et les créations de la marque sont portées d’un esprit vibrant, moderne et décontracté. De plus, elles se reconnaissent au premier coup d’oeil. comme ce serait le cas avec des créations de Gilles Touré ou de Olivier Rousteing avec Balmain par exemple.
Ravissement
A l’annonce de la nouvelle collection de cette marque que je suis avec la plus grande attention, j’ai été animé d’un sentiment d’impatience ; ayant eu quelques extraits vidéos et images en “Behind the scenes” du lookbook. Je ne demandais qu’une chose, la voir en intégralité. Les photos sont finalement tombées au compte goutte, et je ne vous cacherai ma surprise vis à vis de ce que je découvrais… Mes premières impressions sur cette collection ? Rebecca Zoro a pris une direction dans laquelle personne ne l’attendait vraiment. et c’est assez radical, dans tout le sens du terme. Cette collection est un vrai chef d’oeuvre, et a su susciter en moi un réel ravissement. Le travail de la créatrice est à saluer avec de vives ovations. Tout ce monde d’imprimés graphiques et de tenues structurées m’a conquis, avec la touche chatoyante de jaune. Et la direction artistique du shooting sublime le tout…
Questionnements
Avec “l’Abidjanaise”, passé l’euphorie, j’ai commencé à remettre réellement en cause cet ADN qui caractérisait Yhebe Design. Il y avait quelque chose qui semblait totalement étranger, voire de “maléombhonesque”*. Avant que les esprits ne se musclent sur mes arguments, je tiens à préciser qu’il n’est pas question d’accusation de plagiat, ce n’est pas le but de ce billet bien que de nombreuses personnes aient fort à le penser. Tout réfléchi, et avec du recul, j’ai compris que la création a ce truc de complexe qui fait se rencontrer les inspirations. Yhebe Design avec “L’Abidjanaise” s’est peut être pliée au diktat des tendances actuelles -comme d’autres stylistes africains – avec ces coupes carrées, étroitement structurées, cette réminiscence nostalgique empruntée aux sixties. Et puis il y’a le choix des matières textiles, mix de wax et pagne tissé traditionnel.
N’étant pas un connoissseur de la chose textile, je ne pourrais me prononcer sur le symbole représentatif de chaque tissus utilisés. Mais venons en au fait : Yhebe Design effectue en fait une évolution, au gré des tendances internationales tout en gardant une étiquette afro inspirée, c’est du moins, mon ressenti vis à vis de sa dernière collection dont je vous rappellerai encore une fois le nom, “L’Abidjanaise”.
*maléombhonesque : En référence à Loza Maléombho, créatrice Mode