Du 6 au 10 février se tiendra à Abidjan la deuxième édition des Rencontres interculturelles du Cirque d’Abidjan. C’est l’initiative de Chantal Djédjé, promotrice ivoirienne des Arts de la scène. Elle est à la tête d’un espace de création artistique appelée « La fabrique culturelle ».
Absorbée par les préparatifs, elle a cependant accepté de nous consacrer du temps. Il ressort de cette entrevue qu’elle veut créer une dynamique à partir du talent brut constaté en Côte d’Ivoire. Découvrez la vision et les objectifs d’une édition spectaculaire des RICA 2019.
Propos recueillis par Orphelie Thalmas
– Il est question de rencontres interculturelles. Comment cela se ressentira dans cette deuxième édition?
Les rencontres interculturelles se ressentiront par la présence de circassiens d’origines différentes. On enregistre la participation de canadiens, de japonais, de marocains, d’ougandais, d’ivoiriens… Ils se rencontreront pendant 10 jours autour d’une passion commune: le cirque.
– Il semble que le choix de la notion d’interculturel plutôt qu’international ne soit pas anodin? Quelle est la nuance entre ces deux qualificatifs ici ?
Le cirque prend souvent racine dans les pratiques traditionnelles. Les japonais par exemple ont un cirque qui est vraiment axé sur leurs danses traditionnelles. Tous les mouvements ont un lien. Au niveau des numéros proposés, il y a une notion culturelle. C’est pareil pour les troupes africaines. C’est la rencontre de ces univers différents qui constituent la préférence du terme “interculturel”. Les Japonais vont s’enrichir de la culture africaine et vis-versa quitte à l’intégrer dans leurs spectacles futures.
– La Côte d’Ivoire n’est pas reconnu pour être un pays du Cirque. Pourquoi une rencontre de cette ampleur sur le territoire ?
Justement c’est pour créer cette dynamique sur le continent, spécialement en Côte d’Ivoire. Pour le moment, excepté le Cirque de Côte d’Ivoire qui est entrain de naître, la Côte d’Ivoire n’a pas de compagnie. Cependant on retrouve des personnes qui individuellement font du cirque. Et le problème c’est que la seule option qui leur ait laissée est de partir à l’étranger. Si on veut les garder en Côte d’Ivoire, il faut instaurer un cadre de formation.
– Après le succès de la première édition, vous faites venir le mythique cirque du soleil ? Quelle performance prévoit la troupe ?
Le Cirque du Soleil vient avec un numéro de Diabolo avec le Champion du Monde de cette pratique. Il s’agit de l’ extrait du spectacle OVO qui se joue actuellement au Metropolitan à New York. Mais il ne viennent pas que pour présenter un numéro ils viennent pour l’étude d’un projet de grande ampleur qui est la création d’un centre de formation aux arts du Circle. Ce centre de formation permettra de conserver nos performances locales.
– Croyez vous que la Côte d’Ivoire soit un pays avec un potentiel en matière de spectacle de cirque ?
Oui, la Cote d’Ivoire a un grand potentiel. Au niveau de la compétition panafricaine, on enregistre la présence d’ivoiriens. C’est donc le lieu de se mobiliser massivement pour les soutenir. Et même dans nos cérémonies traditionnelles : qui n’a jamais vu un cracheur de feu ou le lanceur de machette? Il y a donc déja une tradition de cirque qu’on appelle pas par son nom.
– Quels seront les temps forts des RICA ?
Les temps forts …. Evidemment, le numéro du cirque du soleil qui sera presenté lors de la soirée d’ouverture et de la competition panafricaine. Et cette cérémonie a une ligne directrice qui la rend exclusive: un numéro de cirque de moins de 5 minutes avec moins de trois circassiens.
Les pays en compétition et les compagnies invitées ont cette contrainte. Ils nous prouveront qu’on peut faire des choses extraordinaires en peu de temps et en nombre restreint.
Un autre temps fort des RICA, c’est Abobo. La compagnie Houle Douce va faire une traversée à des hauteurs vertigineuses. Ce sont des funambules musiciens. Ils jouent du saxophone, du violon, de la flûte sur une slackline, une ligne à plus de 30 mètres de haut. Et ça c’est un spectacle gratuit qui aura lieu le vendredi 08 Février 2019 à 16H. Venez voir. C’est MA-GNI-FI-QUE!