Nous vous annoncions la projection du film « L’oeil du Cyclone » le mercredi 10 octobre. Nous y étions. Résumé sans spoiler :
Par Marie Eliam
Maitre Touh est une célèbre avocate. Elle est aussi la fille d’un « grand type » du pays. Après des études en occident, elle exerce le droit dans son pays.
Son supérieur hiérarchique lui confie une affaire : celle de celui qu’on appelle le rebelle. Elle entreprend donc de lui rendre visite en prison. La première apparition de l’homme donne froid dans le dos. Les yeux exorbités, rouge, la mine sombre et menaçante, il ferait fuir un colosse. Pourtant, Maitre Touh ne se laisse pas impressionner et décide même d’être son avocate.
Difficilement, elle réussit tout de même là où tous les autres ont échoué. Elle réussit à le faire parler.
Au fil de leurs entretiens, nous apprenons que le détenu Hitler Mussolini – comme il se fait appeler – est un ancien enfant soldat qui a vu ses parents se faire exécuter sous ses yeux. Suite donc à cette enfance avortée, il devient chef de rébellion
Condamné à la peine de mort, cet être lunatique va s’accrocher à maître Touh afin d’y échapper. Les face à face et flashbacks tantôt lourds, tantôt et rarement apaisant sont présentés avec une photographie poétique.
L’œil du Cyclone touche au problème de l’enfant soldat. Le film se joue de nos convictions et nous impose l’exercice de la remise en question. Rien n’est jamais établi et la condition humaine est au cœur de cette réalisation de Sékou Traoré.
La problématique qui intéressait la projection initiée par le studio Alma était : Comment juger un enfant délinquant devenu adulte ?
C’est un panel de juristes, issus d’un célèbre cabinet d’avocat, qui a discuté de la question après le générique de fin d’un film qui aura chamboulé son public.
Très bon film chapeau à toute l’équipe