Son histoire et son dénouement ont remué l’opinion publique aux Etats Unis. Ndume a passé vingt-huit (28) années en prison dont vingt (20) dans le couloir de la mort, pour un crime qu’il n’a pas commis. L’homme qui en est sorti grand et engagé, a réussi à vivre cette épreuve grâce à l’art. Il sera à Abidjan, en Côte d’Ivoire les 9 et 10 avril.
Par Orphelie Thalmas
C’est à l’occasion du troisième congrès régional africain contre la peine de mort que l’homme foulera pour la première fois le sol ivoirien. Il est invité par l’Association Ensemble contre la peine de mort, ce au même titre que quatre autres personnes. Ils ont en commun d’avoir connu le couloir de la mort pendant plusieurs années avant d’avoir été innocentés. C’est un pèlerinage oppressant que de devoir faire face à une mort imminente et anticipée au quotidien. L’expérience est d’autant plus difficile quand vous êtes inculpés injustement.
Pour Ndume, le sentiment le plus fort était la colère au moment du verdict:
J’étais juste très en colère. Je savais que j’allais être condamné pour un crime que je n’avais pas commis. Ma seule envie était d’envoyer balader les juges et les jurés, j’étais vraiment en colère.
Mais la remise en question s’est imposé plus tard pendant qu’il purgeait amèrement sa peine, en attente de l’exécution.
Cette rage m’a suivi pendant les deux premières années de mon incarcération, jusqu’au moment où j’ai appris la mort de ma mère dans un accident de la route. Cela m’a obligé à me reprendre en main et à abandonner cette colère pour aller de l’avant. En fait, je pense que j’ai plutôt transformé cette colère en quelque chose de plus positif.
Il découvre alors l’art en prison.
Dans la prison, il y avait un programme d’initiation à la peinture. Nous n’étions pas très nombreux à le suivre, quatre ou cinq personnes. Aujourd’hui, au cours de mes interventions dans les écoles, j’utilise beaucoup l’art pour communiquer avec les élèves.
Sauvé par la découverte du dessin et de la peinture, épaulé tout au long de sa détention par ses proches et des organisations abolitionnistes, il s’engage aujourd’hui avec force auprès des jeunes contre la peine de mort. Les oeuvres de Ndumé illustre le monde qu’il rêvait en dehors des barreaux, un monde coloré, chaleureux, très africain.
“Grâce à l’art, je ne me suis jamais senti leur prisonnier, mon esprit est resté libre”