Brah la villageoise, Marthe la bourgeoise, Suzanne l’ambiteuse… Toutes amoureuses de Nimba, en tout cas au moins deux d’entre elle. J’ai beaucoup de doute concernant Brah, qui n’avait pas eu le choix, mais qui n’avait pas non plus résisté. Les leçons de sa mère, elle les a bien apprises et appliqué: « On ne se marie pas par amour ». Première épouse donc d’un Nimba, célibataire endurci qui n’avait pas non plus décidé de ce mariage. Une seule opposante à ce mariage: Virginie, cousine de Brah, presque féministe mais bonne.
Il faut que Brah meurt pour que Nimba décide d’épouser Marthe, sa copine puis sa maîtresse d’antan. Elle l’avait attendu. Pas toujours patiemment, mais elle l’avait attendu. Amoureuse, dévouée; Marthe meurt à son tour.
Nimba épouse Suzanne, une fille du village ambitieuse et téméraire. Cette fois-ci c’est un amour sans pression, naturelle. Suzanne mourra.
La MORT est mise en avant sur la couverture. Le ton est tout de suite donné. Et qui n’est pas alerté par ce mot en passant devant une étagère?
Cette fois c’en est trop! Trois épouses mortes dans des circonstances étranges. Les familles respectives s’interrogent, sauf Nimba qui paraît incrédule. Sa mère pleure pour semble t-il des raisons allant au delà même de la mort de ses trois brus.
Régina Yaou nous offre là un beau package que ces trois tomes de » les germes de la mort ». J’ai longtemps fait la mijaurée en dépassant la pile de trois sur la commode de ma mère. Il a fallu qu’elle me propose de les découvrir pour que je me prête à leur lecture. Je n’étais pas sûre de pouvoir finir le premier tome mais il est rare que maman insiste autant. Quand je me lançai à la découverte de la première histoire, je ne me fis plus prier pour dévorer les deux suivantes. J’avais lu « Brah, la villageoise » en deux jours. Je lus « Marthe la snob » et « Suzanne l’ambitieuse » en un jour.
Une suite serait-elle possible ? Vu l’issue, tout est possible…
Suspens, frissons, drame, satire… La recette du bonheur. J’ai fait l’impasse sur un dîner sans m’en rendre compte. La question principale que j’ai ressorti de mon expérience, est le problème de la considération de nos croyances africaines, de nos traditions par la génération moderne dont je fais partir. Jusqu’où faut il repousser l’ignorance de ces pratiques ? Bref je n’irai pas trop loin de peur de vous enlever le plaisir de vous effrayer en découvrant le secret, ce secret qui fait le nœud de cette saga excellemment menée par l’auteure, lauréate du prix de l’excellence pour la littérature 2014.